www.supramental-astrologie.fr - Le site de Natarajan
Kiron

C'est en 2003 que j'ai commencé à avoir une vision directe de Kiron, astéroïde entre Saturne et Uranus, dont les éphémérides semblent dignes de confiance, lors de consultations avant mes séminaires d'éveil. Depuis, il m'arrive assez souvent, au bout d'un long échange avec la personne dont j'interprète le thème, d'entrer dans des fréquences karmiques négatives, qui, comme par hasard, relèvent de la symbolique de la maison où se trouve Kiron dans le natal. Néanmoins, il est impossible de généraliser cette connaissance, puisque c'est toujours l'aspiration de la personne à évoluer qui me permet d'entrer en contact avec certaines traces négatives de ses naissances antérieures. Normalement, plus l'aspiration au divin est forte, plus j'ai de chances de découvrir le champ vibratoire karmique révélé par Kiron.

Mon approche n'est donc point intellectuelle ou théorique, cependant la symbolique que j'attribue à Kiron recoupe celle qui est communément admise, par exemple par Zane B. Stein dans «Chiron essence et interprétation». Ce que je conserve de l'interprétation courante est bien l'idée d'une blessure excessivement profonde, à laquelle il est difficile de remonter par des moyens ordinaires ou même par une introspection. Ce que j'ai réellement observé, c'est un positionnement défectueux de l'âme dans un passage précédent sur la terre, positionnement défectueux au moment de mourir, comme si «une mauvaise manière» de décéder pouvait laisser des traces dans la renaissance suivante. Je vais donc citer des exemples concrets de manière à ce que chacun puisse éventuellement plonger au plus profond de lui-même pour dénicher ce genre de fantôme qui parasite l'élan spirituel.

Je soulage tout de suite le lecteur en précisant qu'il n'est pas question dans ce diagnostic de relever des fautes de l'âme, mais au contraire de comprendre comment la puissance des événements a pu contraindre un être humain en fin de parcours à prendre une mauvaise position vis-à-vis du Divin, position qui reste engrammée dans la naissance actuelle et que Kiron peut donc révéler. Mais la «blessure» peut constituer une sorte de «parasite» et interdire l'accès à certains champs, à certaines questions, ou expliquer des craintes dans certains domaines. Le poids mort de Kiron n'est ni à négliger ni à surestimer. Il dresse un mur quelque part, fausse certaines représentations, retient certains élans supérieurs, mais son prisme est quand même assez étroit, sauf à l'ascendant, où il rappelle au sujet, si tel est le cas (il n'y a pas de raison non plus que l'interprétation soit juste dans tous les cas, il faut bien hériter de sa position quelque part) une fuite en avant intense vers l'altérité chargée de régler le problème de l'identité personnelle.

J'ai constaté plusieurs fois qu'avec Kiron en fin de douze ou dans le signe de la première maison, le sujet était incapable de se désidentifier du non-moi pour se fonder en tant qu'individu. Il peut conserver des attaches très profondes à des maîtres, à des proches, comme s'il ne pouvait vivre qu'en s'impliquant par rapport à des valeurs extérieures, qui peuvent d'ailleurs être très élevées. Ces personnes, qui peuvent être spirituellement très développées sont néanmoins embarrassées par leur propre moi, en tout cas dans certains secteurs rémanents, alors qu'en revanche elles reconnaissent avec une facilité déconcertante l'autorité du Tout sur elle-même, à laquelle elles peuvent se soumettre, sans parvenir pour autant à réellement se connaître elles-mêmes. J'ai observé également dans ce cas de figure que l'image de soi est volatile ou biscornue, parfois tyrannique à travers le narcissisme, ou au contraire la culpabilité, ou même l'alternance pathologique des deux, mais la prise de conscience d'un décalage avec soi-même constitue un des moyens ordinaires par lequel l'univers réoriente le sujet vers son âme, en triturant la pensée. Il est probable qu'au moment d'une mort passée ces personnes soient parties avec le sentiment de s'être déçu elles-mêmes pour avoir manqué le but d'une réalisation personnelle. Dans la vie présente, un petit fantôme subsiste, la difficulté de se confronter face à face avec soi-même sans aucun intermédiaire et en s'acceptant tel qu'on est.

C'est souvent dans l'axe des maisons deux/huit que Kiron révèle des blessures profondes, accidentelles, mais si violentes que la personne au moment de sa mort a rejeté la valeur de l'existence, ou la valeur du Divin avec le sentiment profondément légitime d'être une victime innocente. À la lumière du Supramental, pour lequel toute la manifestation n'est que le jeu du Divin, il n'est pas surprenant de constater ce style de gâchis dans les incarnations humaines. Il est donc tout à fait normal qu'un être qui a profondément souffert quitte l'existence dans un sentiment de haine ou de dégoût vis-à-vis de la réalité et de Dieu, et que cela soit suffisant pour pervertir à la renaissance suivante la perception de la légitimité de l'évolution spirituelle, ou la légitimité du don de soi au Divin, ou même seulment la légitimité d'une recherche quelconque de la perfection morale ou spirituelle.

J'ai ainsi rencontré un homme qui avait tout perdu sans en être responsable, biens et famille, et qui par suite de ce choc était devenu un assassin avant de se suicider. Par un travail remarquable sur lui-même, il a pu cette fois-ci repositionner son âme correctement. Des femmes qui meurent après un viol, ou des hommes qui ont été persécutés pour leurs valeurs, peuvent très bien se trouver avec un Kiron en maison 8 et peiner à retrouver l'amour humain, personnel ou pour le genre entier, quelle que soit par ailleurs la qualité de leur développement spirituel.

J'ai également constaté que des personnes qui possèdent Kiron autour du milieu du ciel, dans un orbe de quelques degrés, ont l'impression de ne pas trouver quelle mission elles ont à accomplir, ce qui laisse souvent entendre que dans une vie passée, elles aient pu mourir sans avoir senti qu'elles étaient allées au bout de l'objectif qu'elles s'étaient fixé. Elles sont toujours à la recherche d'un positionnement parfait qui leur donnerait le sentiment d'être vraiment utile tout en se réalisant elles-mêmes.

La seule généralisation que l'on peut faire avec Kiron, c'est de supposer que pendant une incarnation, l'âme a refusé de s'abandonner au moment de la mort, en restant attachée, par le véhicule physique qui décède, à certaines représentations censées guider le passage vers l'au-delà. Personnellement je ne peux pas affirmer qu'il s'agit du dernier passage. J'ai aussi rencontré des personnes qui traînent cette vie-ci un contentieux avec leur corps, parce que lors d'un passage précédent, le moi avait décidé de se libérer de la renaissance, et ses âmes conservent donc le souvenir d'un déni de l'existence et de la vie dans l'incarnation présente (position de Kiron en maison quatre dans l'expérience, peut-être en 2 dans les probabilités).

Au cours de l'ascension spirituelle, un jour ou l'autre vient la nécessité de se confronter à cet angle mort, car c'est très difficile d'aller voir la blessure Kironnienne, vu tout ce qu'elle peut rappeler de souffrances et d'échecs, d'incapacités ou de fuites dans le secteur concerné. Cette blessure doit néanmoins être retrouvée, et en quelque sorte désinfectée par l'aspiration et l'énergie divine, sinon sa force d'inertie empêche la pleine réalisation de l'âme dans l'existence présente. Toutes sortes de peurs peuvent surgir dans la maison kironnienne, tant que le fantôme karmique vibratoire n'a pas été identifié. Quels que soient les progrès spirituels, c'est souvent dans le secteur kironien que la même question se pose tout au long d'une vie, sans qu'aucune réponse définitive n'apparaisse. Les fréquences du préjudice kironien s'interposent en permanence dans le champ qui correspond au problème qui se pose et elles détournent le discernement du sujet vers des orientations fausses, qui empêchent la prise de conscience radicale. Si on découvre une faiblesse dans la maison kironienne, la première chose à faire est de l'accepter et de la reconnaître, sans se sentir coupable, tout en demandant au Divin de nettoyer cette blessure afin que le champ de conscience redevienne panoramique et intégral., pour permettre l'évolution la plus parfaite possible.

Vérifier que l'on est conscient de la maison kironienne, et compter les aspects de conjonction avec une orbe serrée (jusqu'à 2 degrés). Pour ma part, je n'interprète pas les autres aspects à Kiron, ni Kiron en signe. La blessure semble être plus probable en 8 et aux Angles. Ne pas s'étonner de ne rien trouver par la pensée, même s'il y a quelque chose, seules des prises de conscience spontanées et très profondes révèlent le problème. Inutile de s'imaginer qu'il y a quelque préjudice si l'on ne ressent rien, mais réfléchir quand même sur la question de l'intégration de la maison kironienne.