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Pluton et la souffrance

Compte rendu d'un seminaire de lectures de themes (1999)



Je viens de découvrir dans le Réel, toutes les significations obligées de Pluton, au cours d'un séminaire que j'animais. La plupart des thèmes des participants étaient «plutoniens», soit des conjonctions Pluton-Saturne (1947-48), soit des conjonctions Pluton-Uranus-Mars ou Vénus (1965) ou encore, quelle que soit la date de naissance, des carrés Lune ou Mars/Pluton, ou encore des oppositions Pluton-Vénus.

La plupart des participants étaient venus à la quête spirituelle par ce que j'appelle le «chemin rouge». Des difficultés avec l'extérieur, qui finissent par se traduire par des pathologies graves, ou moins graves mais récurrentes.

Naturellement, «l'extérieur» n'est jamais objectif. Les problèmes des personnes avec l'extérieur proviennent le plus souvent non pas d'accidents graves ou réellement traumatiques, mais d'une incapacité ( pour les sujets ) à recevoir l'extérieur sans y projeter une gamme parfois délirante d'intentions.

J'ai vu à quel point l'événement et le schéma relationnel peuvent être «fantasmés», à quel point «la chose qui arrive» devient autre chose par l'interprétation subjective qui lui est conférée.

Il m'a bien fallu reconnaître que — dans un premier temps — les personnes «avaient été obligées» d'agir ainsi. Pluton expose l'incohérence intérieure aux événements dits «objectifs» qui deviennent alors d'autant plus douloureux.

Toutes les symboliques Pluton-Saturne ( carré, conjonction, opposition ) indiquent des personnes aux prises profondes avec l'autorité. Ne sachant pas se situer par rapport à elle, ne sachant pas s'en abstraire réellement et ne sachant pas encore s'en soustraire par l'établissement de leur propre autorité intérieure.

J'ai été très touché par le nombre de personnes qui ont avoué sans amertume que quelque chose de grave — comme le sida à son commencement — les avait poussé à changer toute leur existence. Ils n'avaient plus aucun ressentiment contre la vie, ou leur maladie, puisque cela leur avait permis de découvrir «la quête du Graal».

Je n'ai pu m'empêcher de rappeler au groupe que Bouddha avait clairement établi que la souffrance-ignorance devait être reconnue, c'est-à-dire acceptée comme notre condition originelle, pour qu'on ait une chance de pouvoir en trouver la sortie.

Le chemin rouge, c'est du bouddhisme forcé en quelque sorte. Il y a eu assez de souffrance objective pour que le moi reconnaisse — il ne peut plus faire autrement — qu'il est souffrance.

Je me suis empressé de dire que je n'étais pas responsable de la création de l'univers, et que j'étais vraiment «désolé» d'établir des principes aussi difficiles. Tout le monde a fini par comprendre — ce que beaucoup avaient oublié — que l'Univers a un droit de regard immense sur chacun de nous.

Je suis donc revenu à maintes reprises sur le thème de la participation ou collaboration à l'univers. Beaucoup n'avaient toujours pas appris à respirer. Ceux qui savaient en quelque sorte trop respirer avaient des problèmes d'homosexualité ou de bisexualité. Sincères, ils ne savaient pas vraiment comment se situer par rapport à cette question.

A un moment donné, j'ai vraiment vu comment la conscience ne pouvait pas échapper à d'autres événements, comment étaient inscrits des catastrophes, des bouleversements, des enfermements interminables. Nous étions tous pris au piège — dans le labyrinthe — mais je proposais une sortie. De la reconnaissance, toujours plus de reconnaissance. Accueillir les difficultés. Les interroger avant de les transcender. Les interroger. Il était clair que certains avaient toujours — jusqu'à peu auparavant — évité leurs lacunes, leurs nœuds psychologiques, un petit peu comme des rhumes, sans s'en sentir intimement responsables. D'autres en étaient encore à de la culpabilité par rapport aux autres ou à eux-mêmes. Certains en voulaient confusément à «Dieu», et j'ai affirmé qu'il fallait lui pardonner pour les épreuves, très profondes — comme par exemple le deuil d'un petit enfant qu'on a laissé quelques instants seul et qui en a profité pour se noyer dans une bassine...

J'ai eu les larmes aux yeux en m'identifiant à la personne concernée par ce problème, mais l'émotion ne s'est pas installée. Tout cela m'arrive à moi, en quelque sorte. C'est merveilleux d'être tous ces «autres» et d'être en même temps dispensé de leurs malheurs. Comme un enfant capricieux, j'ai envie qu'ils progressent. Mais je suis entièrement détaché, sans propagande et me moque éperdument qu'on me suive ou non. Je n'ai vraiment rien à défendre. Et cela laisse tout le monde dans le sentiment d'une profonde liberté. Une liberté chaotique sans doute. Encore confuse. Mais j'amène chacun à admettre que tout dépend de lui. Qu'il est trop tard pour en rester aux boucs émissaires, à la mauvaises enfance, à la fatalité. C'est comme si je distribuais des promesses aléatoires.

C'était donc une «vision».

J'ai éprouvé des moments très intenses, au-delà de l'ironie, des clins d'œil du Tao. A chacun j'ai donné un mandala dessiné sur ordinateur. Sur les seize dessins, un seul était constitué par un losange pointe en bas. Je l'ai donné à une femme qui n'a pas pu s'empêcher de relever qu'elle s'était faite quatre entorses consécutives. A un autre moment, j'ai parlé des «1965» qui avaient un thème natal «bulldozer». Une des personnes concernées a lancé que petite on l'appelait le bulldozer. Un grand éclat de rire général. Enfin, la personne qui semblait avoir le plus de difficultés avec l'extérieur, et qui a résisté à l'évocation de l'éveil ( mais reste-t-il des sentiments? ) n'a pas pu s'empêcher de partir sans son mandala en confiant à l'organisateur «Je n'ai pas de place pour l'accrocher !...»

Le Fil rouge — le chemin rouge

Pourquoi tant de souffrance?

Il semble qu'il y ait encore des personnes qui sous-estiment largement le droit de regard de l'Univers sur leur «petit» moi. Le droit d'être vivant semble impliquer pour le plus grand nombre l'illusion d'attendre que les choses se passent comme ils le décident.

Le souhait d'être est moins connu que l'acharnement à atteindre de petits buts prévus surtout gratifiants.

J'ai voulu montrer le mirage. Lâcher prise sur les événements permet de ressentir plus profondément un grand nombre de choses — parce que la disponibilité s'accroît.